Orgasmic birth, ou la drogue de l'accouchement physio

Publié le 1 décembre 2025 à 15:59

Aujourd’hui, j’aimerai vous parler de ce qu’il se passe pendant un accouchement physio. On parle beaucoup des hormones de l’accouchement et de l’attachement mais en vrai, il se passe tellement de choses dans notre corps à l’accouchement…

 

Tout d’abord, juste pour poser le décor, j’ai accouché de 2 manières complètement différentes que je résume ici : 

J’ai donné naissance à mon premier bébé à terme +8 jours, je devais faire un accouchement à domicile, mais j’ai finalement été déclenchée à la maternité, ocytocine de synthèse à fond, perçage artificiel de la poche des eaux à seulement 4 cm de dilatation et sans péridurale, douleur insupportable, finalement acceptation de la péridurale, zéro sensation de bébé qui descend dans le canal, 3 poussées pour avoir mon bébé sur moi seulement 5 min avant de faire la délivrance du placenta et de faire l’hémorragie qui va avec un utérus en travail depuis 21h sous ocytocine de synthèse et une péridurale depuis 12h… Un des plus gros trauma de ma vie.

J’ai donné naissance à mon fils 10 jours avant terme, à la maison, j’ai géré les contractions par moi-même avec ma propre préparation à la naissance et après seulement 4h de travail, une rupture naturelle de la poche des eaux 1h avant l’arrivée de bébé, quelques poussées, on a eu droit à une arrivée en boulet de canon. La suite a été moins fun, puisque rétention placentaire avec hémorragie, pompiers et délivrance du placenta à l’hôpital durant la révision utérine sous anesthésie générale. Malgré cette suite d’accouchement, ça reste une des meilleures expériences de ma vie !

 

Il y a un point commun à mes deux accouchements : j’ai été stone pendant plusieurs jours voir plusieurs semaines suivant l’accouchement. On parle souvent des hormones mais assez peu d’études ont pu prouver ce qu’il se passait au niveau de notre corps et cerveau de femme parturiente puis en post-partum. Certaines études ont démontré que l’effet des hormones dans notre cerveau, notamment au moment de l’arrivée du bébé, pouvait être comparable à une prise de LSD. Et pour en avoir parler avec plusieurs autres mamans, on en parle toute de manière différente mais le constat est le même.

 

On se pose souvent cette question après avoir eu un enfant une première fois : « pourquoi est-ce qu’on en fait d’autres ? »

 

Je me suis moi-même posée la question, lors de mes deux accouchements. J’ai pu y répondre seulement après mon deuxième : parce que l’accouchement est une drogue extrêmement puissante ! Tellement puissante qu’elle peut faire effet pendant plusieurs jours voir plusieurs semaines…

 

Pour moi, après l’accouchement de mon deuxième bébé, j’ai été stone pendant environ une semaine, j’ai continué à être planante jusqu’au premier mois de mon bébé. Cet accouchement a été un orgasmic birth*, pas au sens où j’ai eu le meilleur orgasme de ma vie, c’est pas vraiment ça… Et c’est dur à décrire 

*Je fais référence ici au film Orgasmic Birth, the best kept secret de Debra Pascali-Bonaro©2008.

 

C’est plutôt dans le sens où j’ai atteint un niveau de jouissance que je ne connaissais pas, que je ne pensais pas possible par mon corps (et pourtant, j’en ai exploré des choses ;-)

Et je ne pense pas pouvoir atteindre ça en faisant du sexe… Avec qui que ce soit. Parce que ce n’est pas un acte sexuel en soi… c’est dur à décrire.

 

Cette expérience m’a bouleversée et m’a changée pour toujours, l’accouchement physiologique est magique. C’est l’expérience la plus intense que mon corps a pu vivre. C’est aussi l’expérience la plus intense que mon esprit a pu vivre. Et toute la préparation que j’ai pu faire en amont pour que mon mental arrive à tenir, pour réussir à passer à travers les contractions : ça en valait tellement la peine !

 

Je ferai surement un billet sur l’intensité des contractions et sur l’importance de se préparer pour vivre la plus incroyable des expériences d’une vie de femme. Je vais dire la vérité : ce n’est pas facile, ça demande une force mentale importante, ça demande une préparation importante. Mais ça en vaut vraiment la peine ! Et, autant je suis convaincue qu’il faut être accompagnée et soutenue pour le post-partum, autant je comprends maintenant comment font ces femmes dont on entend toutes parler : vous savez celles qui vivent dans des tribus aborigènes et qui vont dans une hutte seule dans la savane à l’écart du village ou qui vont seule dans la jungle pour donner naissance. Ces femmes qui s'en vont enfanter seule et qui sont peut-être bien mieux seule pour cette épreuve.

 

Le mantra qui m’a le plus aidée est pendant l'accouchement c'est : « Tu es seule dans ton corps ». Au sens : de toute manière, je suis seule à accoucher, personne d’extérieur à moi-même ne peut m’aider dans cette aventure. Biensûr, le bébé fait parti de l’aventure et il a son rôle à jouer mais c’est dans mon corps que cela se passe et je suis seule à vivre et ressentir ce qu’il se passe dans ce corps.

Je viens de vous donner mon meilleur tips d’accouchement ! Faites-en bon usage ;-)

Je souhaite à toutes les femmes enceintes qui liront cet article de vivre un bel accouchement !

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