Baby blues ou Dépression Post-Partum ? Part. 2

Publié le 14 décembre 2025 à 13:07

Peut-être que vous m’avez vu venir avec l’article précédent sur la « drogue de l’accouchement » ;-) Parce que, qui dit drogue dit aussi potentiellement bad trip ou redescente difficile…

 

Comme je le disais, il y a peu d’études qui démontrent ce qu’il se passe dans notre corps, notre cerveau et notre système endocrinien pendant un accouchement physiologique. Ce qui est sur c’est qu’il y a un paquet d’ocytocine naturelle et d’endorphines aussi. On sait aussi qu’il y a, tout au long de la grossesse, tout plein d’hormones qui entrent en jeu, que le cocktail hormonal se met en place des mois durant… 

 

Bref, tout ça pour dire, qu’à un moment, toutes ces hormones, une fois que le bébé est sorti du ventre, elles n’ont plus besoin d’être là. Alors, ça se passe pas tout d’un coup, souvent il y a la prolactine (hormone de la lactation) qui reste un moment en fonction de l’allaitement et d’autres hormones un peu en post-partum.

 

Mais en gros, à un moment, le corps reprend son fonctionnement ordinaire. C’est d’ailleurs pour ça qu’à la maternité ils ne vous laissent pas repartir sans une prescription pour une contraception… (On en reparlera !)

 

Déjà vers 3 mois post-partum, il y a une grosse chute hormonale : toutes les hormones de la grossesse redescendent et sont évacuées petit à petit.

 

Et ensuite, il y a différents facteurs qui entrent en jeu pour le fameux « retour de couche », le retour des règles, assez souvent, il sera lié à une diminution (voire l’arrêt) de l’allaitement et parfois ce n’est pas relié. Le retour de couche veut dire que le cycle menstruel s’est remis en place ou, du moins, qu’il se remet en place tranquillement.

 

Hé bien, vous imaginez bien qu’après avoir plané pendant plusieurs jours et même plusieurs semaines dans le post-partum immédiat, la chute est dure… Personnellement, c’est là qu’est arrivé la dépression… Et j’ai beau avoir passé le test d’Edimburgh et avoir un résultat qui n’est pas considéré comme celui d’une femme en dépression, je le sais, j’ai déjà vécu une dépression hors contexte périnatal, je sais identifier les symptômes qui, chez moi, sont ceux d’une dépression. Et bien là, j’y étais…

 

Là dessus, on est toutes différentes (encore une fois !), pour moi, les symptômes sont : 

  • Difficultés à me lever le matin (okay, j’ai toujours aimé rester trainer dans mon lit le matin mais là, on est plutôt sur un esprit : je ne veux pas quitter mon lit, c’est trop dur, j’ai trop envie de dormir, trop envie de rester dans cette bulle, la vie en dehors du lit est trop dure).
  • Des pensées occasionnelles vraiment pas jojo : que ce soit l’image de vouloir me taper la tête contre le mur pour que celle-ci explose ou l’image de vouloir jeter mon bébé contre le mur. Attention, je précise quand même au cas où : je ne ferai jamais de mal à mon bébé, ce sont ici seulement des images qui me passent par la tête comme des « flashs » dans des moments de grand désespoir…
  • Très peu de moments joyeux dans ma journée voire aucun moment où je rigole, aucun moment où je ressent de la joie…
  • Une colère inexpliquée et qui a du mal à passer. Sans raison, alors que je suis juste en train de faire la vaisselle, le sentiment de colère m’envahi et je me mets à pester contre tout, mon mec, le lavabo, l’éponge, ma fille, mon voisin que je connais pas, mon bailleur social qui met le chauffage à fond, tout ! Et ça met du temps, beaucoup de temps à redescendre. Ce qui peut entrainer des dommages collatéraux : surtout au niveau de mon couple… Je ferai surement un billet sur le couple en post-partum ;-)

 

Biensûr, tous ces symptômes sont exacerbés par un facteur critique : le manque de sommeil ! Ce qui arrive fréquemment quand on élève un (ou plusieurs) bébé(s) !

 

Bon, j’en suis sortie et c’était plutôt passager. J’ai pas eu besoin de médication, j’ai eu besoin d’écrire, de faire un peu de Yoga, de prendre du temps pour moi, de mettre mon bébé chez la nounou et de reprendre le travail. Et j’avoue que le moment où mon mec à repris le relais des nuits difficiles pour me permettre de faire une ou deux nuits complètes, ça a beaucoup aidé aussi !

 

Vous l’aurez compris, c’est important de savoir s’écouter ! Et si vous arrivez à vous rendre compte que vous êtes un peu Borderline, à vous poser la question « est-ce que c’est un baby blues ou est-ce que je suis en dépression ? » Parlez-en ! C’est important d’en parler ! Que ce soit à votre conjoint ou à votre mère ou à votre sage-femme ou à votre doula, peu importe. 

Et si vous le pouvez : mettez en place des choses pour prendre soin de vous. Ça peut être simplement de prendre du temps pour vous faire un bon bain chaud, ou prendre carrément un weekend pour vous seule ! Allez faire un soin, un massage, une séance d’ostéo, bref, programmez-vous des moments bien-être. 

 

Parce qu’on y pense souvent pendant le mois d’or, tout le monde est aux petits soins mais prendre soin de soi tout au long de la première année de bébé est tout aussi important que de faire un mois d’or ! Je rappelle ici une statistique qui me fait froid dans le dos : la première cause de mortalité maternelle dans la première année suivant l’accouchement c’est le suicide. 

 

Alors, sans rire prenez soin de vous !

 

Et, un petit tips que j’aime même hors période périnatal : le soir avant de m’endormir quand je suis (enfin !) tranquille dans mon lit, j’essaie d’énumérer au moins 3 choses de la journée pour lesquelles je suis reconnaissante et j’ai de la gratitude. Parfois j’arrive à en énumérer + que 3 et, les jours vraiment difficiles, j’ai du mal à en trouver 3 … C’est okay, tout passe.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.